Chapitre 2 – extrait

Malgré tout, pour qui osait s’y aventurer et la regarder de près, la cité révélait une vitalité singulière. De multiples origines s’y côtoyaient et on y croisait une mosaïque de couleurs, de modes, de costumes, de coiffures et de genres ; une foule bigarrée prompte à s’indigner, qui parlait fort, savait rire d’un rien et réglait ses comptes en public. La cité veillait jalousement sur ses légendes, plus ou moins glorieuses.

On entendait ainsi régulièrement l’histoire de cette femme descendue dans la nuit, en robe de chambre, échevelée et hurlante, parcourant le parking pour rechercher dans chaque véhicule son mari en compagnie d’une hypothétique maîtresse. Il est difficile de dire combien de couples illégitimes furent surpris par son intervention, mais à ce jour, nul ne sait où son mari avait passé la nuit. On trouvait normal de connaître la vie mouvementée de ses voisins.

Entre les appartements, c’étaient tantôt des échanges chaleureux, tantôt des conflits, mais toujours de l’entraide. Rappelant quela vie ne se conçoit qu’animée, le bruit et l’odeur s’infiltraient sous les portes, traversaient les fines cloisons et circulaient librement dans les cages d’escaliers.


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